Le Silence des Imams
Louanges à Allah (swt) et Salutations au Prophète Muhammad (saw).
“Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes car vous ordonnez le bien (Ma’rouf), vous interdisez le mal (Mounkar) et croyez en Allah. - Surah A’li Imraan (3) verset 110
Le silence de nombreux Imams et autres prêcheurs concernant le boycott pour affaiblir l’économie israélienne et freiner le génocide est, le moins qu’on puisse dire, assourdissant. Alors que se dévoile devant les yeux du monde un génocide, l’extermination calculée d’une partie de l’Ummah, avec la complicité de l’Occident et le silence coupable des dirigeants Musulmans, nombreux sont les Imams, khateeb et prêcheurs qui sont encore à la recherche, de preuves pouvant justifier le boycott.
Avant de rechercher l’aval des Ulamas, ceux-là même qui ont vendu leur intégrité, nous invitons humblement nos chefs religieux à mieux étudier l’injonction d’interdire le mal, faite par Allah (swt) dans le verset cité en haut. Entre-temps, les marchands de haschisch du Maroc l’auront déjà compris. Ils ont décidé de ne plus commercer avec les trafiquants de drogue d’Israël. Le dealer marocain, dont le commerce est haram, l’a compris: il s’est demandé comment peut-il permettre aux dealers Israéliens de vivre de la vente du haschisch marocain, quand leurs frères Palestiniens meurent de faim ou vivent dans des conditions inhumaines.
Les marchands de haschisch seraient-ils plus proches de l’Islam que de nombreux Imams des nombreuses institutions religieuses au monde qui prétendent être concernés par le génocide à Gaza?
Venons-en aux évènements vécus par le Prophète Muhammad (saw). Durant le temps du Prophète à Madina, les juifs n’avaient commis pas un millième d’once de ce font les occupants sionistes actuellement.
Souvenons-nous de Banu Qaynuqa, cette tribu juive qui avait osé s’attaquer à une Musulmane dans un de leur commerce. Loin de commettre un génocide, les juifs n’avaient fait que molester cette femme. Alerté, Muhammad (saw) décida tout simplement de les assiéger, pour ensuite les expulser de Madina.
Souvenons-nous de Banu Qurayza, cette autre tribu juive qui avait décidé de trahir leur accord avec les Musulmans et de s’allier avec les Quraysh lors de la Bataille de la Tranchée. Muhammad (saw) donna son accord pour un boycott économique, pour ensuite saisir leurs plantations, leurs forteresses et leur richesse, leur imposant un boycott total.
Infliger la pression sur une entité ciblée est reconnu comme une forme de boycott, voire le plus haut degré du boycott. Quand il (saw) avait assiégé Banu Qaynuqa, ce fut une forme de pression économique sur eux. Quand il(saw) mit le feu à leurs palmiers, ce fut une forme de pression économique tout comme quand il (saw) détruisit leur infrastructure économique et leur source de nourriture.
Ainsi Muhammad (saw) utilisa la pression économique en différentes façons pour mettre la pression sur ses ennemis.
Gaza n’a plus accès à la nourriture ou à l’eau potable. Le génocide est perpétué de plus belle. Les frontières sont fermées, les sionistes ont imposé un blocus total sur Gaza.
Face à ces atrocités, les magiciens, excusez pour l’euphémisme, nous rabattent les oreilles en affirmant qu’il est haram de résister et qu’il faut rechercher l’autorisation des dirigeants. A ceux-là, disons le haut et fort, si votre moralité ne peut se passer du Big Mac d’une compagnie qui offre des repas gratuits aux militaires israéliens, bouclez-la. Ne vous mettez pas sur la route de l’Ummah, qui a décidé de boycotter pour démontrer leur compassion avec leurs frères, leurs soeurs et leurs enfants.
Quand la motivation de boycotter est pour exprimer notre révolte face au kufr, quand la motivation est d’affaiblir leur système économique, celui-là même qui perpétue le génocide, quand la motivation est de montrer au monde qu’il existe des musulmans qui soutiennent leurs frères, leurs sœurs et les enfants, nous serons certes récompensé.
Souvenons-nous de l’histoire de Thumamah, le leader de Yamama, auprès de qui les Quraysh s’approvisionnaient en grains de blé. A sa conversion à l’Islam, Thumamah décida, de son propre chef, de ne plus commercer avec ceux qui persécutaient le Prophète (saw). Cette action ne fut nul autre qu’un boycott, pour affaiblir l’ennemi. La première leçon à tirer est que Thumamah avait imposé sur les Quraysh un boycott économique. Ensuite, il n’avait pas demandé la permission du Prophète (saw) avant de les boycotter.
Quand le Prophète (saw) intervint après que le boycott eut amené les Quraysh à genoux, il (saw) ne demanda jamais à Thumamah pourquoi il les avait boycottés. Il n’affirma jamais que le boycott fût haram. Il n’avait non plus jamais demandé à Thumamah pourquoi il ne lui avait pas demandé la permission de boycotter.
L’action de boycott des produits israéliens pour mettre la pression économique sur Israël est ainsi justifiée. Cette action donne une leçon aux firmes qui soutiennent indirectement le génocide et le massacre de Musulmans. Cette action démontre aussi l’unité des Musulmans face aux oppresseurs. Ceux qui doutent encore de l’impact du boycott n’ont qu’à aller consulter le Marché financier pour constater comment les actions de ces compagnies dégringolent.
A ceux qui disent qu’il faut la permission des dirigeants avant de boycotter, posons les questions qui s’imposent. A qui veulent-ils que nous recherchions la permission: à ceux qui reconnaissent aux Occupants sionistes le droit d’exister, à ceux qui utilisent leurs armées pour protéger la frontière avec les sionistes, à ceux qui imposent un blocus sur Rafah, à ceux qui construisent des temples sur les terres sacrées pour promouvoir l’idolâtrie, à ceux qui qualifient les mujahideen de Khawarij, à ceux qui, pour plaire à leurs maitres, changent de fatwas comme ils changent de chaussettes, à ceux qui soutiennent la normalisation avec Israël, à ceux qui regardent, impassibles, nos enfants, nos mères et nos frères se faire massacrer, à ceux qui assistent au génocide alors qu’ils invitent des femmes aux mœurs légères à se produire sur les terres du Haramain? Stop, l’Ummah en a assez de vos simagrées.
“O vous les croyants ! Ne prenez pas pour alliés les mécréants au lieu des croyants. Voudriez-vous donner à Allah une preuve évidente contre vous? - Surah An Nisaa (4) verset 144
Reconnaissons toutefois que le boycott seul ne suffira pas. La solution est le retour à la législation d’Allah, l’idéologie islamique. Et cela, nous l’atteindrons en suivant ceux qui sont purs et qui étudient les leçons et les actions du Prophète Muhammad (saw).
Pour le Musulman, le boycott devait se justifier par son engagement dans le hisbah, l’invitation vers le bien et l’interdiction du mal. Nous ne doutons jamais de la puissance d’Allah (swt) à agir contre des oppresseurs. Car Allah affirme :
“Ne pense point qu’Allah soit inattentif à ce que font les Zhalimoun (injustes). Il leur accordera un délai jusqu’au jour où leurs regards se figeront. - Surah Ibrahim (14) verset 42
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