Pour une prise de position ferme en faveur des Ouïghours
Louanges à Allah (swt) et Salutations au Prophète Muhammad (ﷺ).
“Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes, car vous ordonnez le Ma’rouf, interdisez le mounkar et croyez en Allah. - Surah Al’i Imraan (3) verset 110
Ce vendredi 26 juillet est commémoré, par la délivrance, dans les mosquées au niveau international, d’un Khutbah (prêche) commun sur la persécution et la torture du peuple Ouïghour de Xinjiang, en Chine. Il est souhaitable que cette action perdure, vue l’indifférence de l’opinion publique locale et internationale sur la situation du peuple Musulman des Ouïghours.
La médiation du gouvernement chinois dans la réconciliation des diverses groupes de résistance palestiniennes ne devait masquer le fait que ce même gouvernement est engagé dans un génocide contre le peuple Ouighours de la province annexée du Xinjiang, autrefois le Turkestan Oriental. La démarche chinoise doit être vue pour ce qu’elle est, soit une stratégie géopolitique visant à s’imposer dans la région.
Pendant plus d’une décennie que dure la persécution du peuple Ouïghour, le régime communiste chinois a voulu isoler les Ouïghours du monde Islamique et leur faire ressentir que les Musulmans les avaient abandonnés. Il est de notre devoir d’exprimer notre solidarité envers les Ouïghours et de les rappeler qu’ils font partie de l’Ummah et ainsi exprimer notre révolte contre le génocide de la Chine et sa guerre contre la foi. Une prise de position ferme est attendue de l’Ummah dans son ensemble.
“Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes, car vous ordonnez le Ma’rouf, interdisez le mounkar et croyez en Allah. - Surah Al’i Imraan (3) verset 110
Nous devons réclamer du régime communiste qu’il mette un terme à la persécution, la torture, le viol, le trafic d’organes, la stérilisation forcée et autres persécutions des Musulmans au Turkestan Oriental, qu’ils appellent le Xinjiang. Nous réclamons le retour, au sein de leurs familles des enfants séparés de force, pour renverser le processus de déculturisation. Nous devons aussi exiger de la Chine qu’elle mette un stop à la démolition des mosquées, à la surveillance étroite des Musulmans à cause de leur conviction en La ilaha illa Allah et en l’unicité d’Allah.
Retour dans l’histoire
L’Islam existe en Chine depuis plus d’un millier d’années. Les commerçants arabes l’y ont importé, dans leurs caravanes, par la mer et la célèbre route de la soie. Le pays compte aujourd’hui plus de 20 millions de musulmans.
Il existe dans la province du Turkestan Oriental occupé, une zone autonome se trouvant dans le nord-ouest de la Chine, plus de 12 millions d’Ouïghours, un peuple turcophone. Cette province a été annexée à la Chine en 1949 avec la création de l'État communiste chinois.
Il faut savoir que le territoire occupé se trouve dans une zone qui regorge, sous son sol, d’énormes réserves de pétrole, et d’autres ressources naturelles comme le charbon et se trouve sur le projet économique de la Chine appelé la Route de la Soie. Ce qui explique le dévolu que porte le gouvernement sur cette région.
Depuis 2009, la minorité musulmane de Xinjiang fait l’objet d’une surveillance étroite, sous prétexte du combat contre le terrorisme et l’extrémisme. A partir de 2014, le gouvernement chinois a démarré sa politique de de-extrémisation.
Depuis, les Musulmans de Xinjiang font l’objet d’une surveillance à travers l’installation de points de contrôle d’identité, la surveillance par reconnaissance faciale, la confiscation de téléphones portables pour les manipuler, et la confiscation de passeports.
Sous le prétexte de soi-disant contrôler la radicalisation des musulmans, dans la vie familiale comme dans la vie professionnelle, les Musulmans sont surveillés. Des mesures abusives sont justifiées par une loi visant à sinoïser (rendre chinois) les religions avec les croyants voyant leurs droits réduits par le régime chinois.
Depuis 2014 le gouvernement a ouvert des camps de détention ou plus de trois millions de musulmans sont envoyés pour subir un lavage de cerveau. Les enfants sont séparés de leurs parents et envoyés dans des centres pour être déculturisés.
L'ampleur de la détention arbitraire et discriminatoire des Ouïghours et d'autres groupes à prédominance musulmane peut constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l'humanité", selon le rapport du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, rapport rendu public en septembre 2022.
Par la suite, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a rejeté, en décembre de la même année, une motion présentée par les pays occidentaux visant à organiser un débat sur les violations présumées des droits de l’homme dans la région chinoise du Xinjiang. Contre toute attente, ou sans surprise, des pays Musulmans tels que l’Indonésie, le Kazakhstan, la Mauritanie, le Pakistan, le Qatar, le Sénégal, le Soudan, les Emirats arabes unis et l’Ouzbékistan avaient voté contre ce projet, une action révélant leur identité islamophobe et pour laquelle leurs dirigeants rendront certes des comptes.
“Ne pense point qu’Allah soit inattentif à ce que font les Zhalimoun (injustes). Il leur accordera un délai jusqu’au jour où leurs regards se figeront. - Surah Ibrahim (14) verset 42
Il faut aussi savoir qu’auparavant, en 2021, le Uighur Tribunal, une cour indépendante instituée en Angleterre, par des ong indépendantes, et présidée par un avocat britannique, avait conclu que le régime communiste chinois commettait un génocide, des crimes contre l’humanité et la torture contre les Ouighours et d’autres peuples minoritaires dans la province de Xinjiang. Le Tribunal s’était déclaré satisfait, beyond reasonable doubt, que le régime chinois avait, par l’imposition des mesures visant à proscrire des naissances, l’intention d’éliminer une partie importante du peuple ouïghour au Xinjiang et commettait ainsi un génocide. Il ajoutait qu’une stratégie aussi élaborée de répression par l’Etat ne pouvait exister sans l’autorisation des plus hauts niveaux. Sa position était fondée sur le Genocide Convention.
Pour revenir à la Chine, il faut savoir qu’en mars 2017, le gouvernement adoptait le “Xinjiang Uyghur Autonomous Region Regulation on De-extremification”. Sous ce règlement, toute personne perçue comme ouvertement pieux, ou affichant toute forme de pratique religieuse était catégorisée comme radicale et fut envoyée au centre de concentration, appelé Centre de rééducation par les chinois.
De plus, un document publié en 2017 identifiait pas moins de 75 facteurs pouvant qualifier quelqu’un d’extrémisme religieux. Ceux-ci comprenaient la simple pratique de prier en congrégation, la participation dans des activités religieuses, ou encore le port du hijab. La liste comprenait aussi le simple fait de porter la barbe, l’abstention de consommer de l’alcool ou de fumer, l’observation du jeûne du Ramadan, ou le fait de donner un nom Musulman à ses enfants, ou accomplir le pèlerinage à Makkah. Il s’agit, en bref, d’un arsenal de mesures visant à sinoïser les Musulmans, soit, plus clairement, une stratégie islamophobe.
“La haine certes s’est manifestée sur leur bouche. Ce que leur poitrine cache est encore plus énorme. - Surah Al’i Imraan (3) verset 118