La Réflexion du Vendredi

La Voix des Jeunes Muswallis

Louanges à Allah (swt) et Salutations au Prophète Muhammad (ﷺ).

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Ô vous qui avez cru! Quand on appelle à la Salat du jour du Vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez! Surah Al Jumuah (62) verset 9

Est-il permissible ou non d’observer ou de célébrer l’anniversaire de la naissance de celui qu’Allah a qualifié de bénédiction pour l’humanité, Muhammad (saw)? C’est la question qui faisait débat, ces deux dernières semaines, sur nos mimbars, des débats, archi-entendus et desquels les muswallis n’attendaient rien, ou presque, de nouveau, qui aurait pu les enrichir ou affûter leur pensée.

Le mimbar, cette position sacrée duquel le Prophète Muhammad (saw) sensibilisait ou appelait à une prise de position ou encore incitait à l’action, s’était converti, le temps de ces activités, en une plateforme pour le règlement de comptes des uns avec les autres. Si ce n’est, ailleurs, le rappel de l’aspect comique du mariage traditionnel ou de la plainte d’un richissime chanteur pop…

Presque vingt mois après avoir initié cette réflexion sur la nécessité de revaloriser le khutbah, il convient de susciter une nouvelle réflexion, au sein de l’Ummah, sur la nécessité d’accorder au mimbar l’importance qu’il mérite et sur ses objectifs.

Peut-on espérer du mimbar, ou du khateeb, qu’il appelle à une réflexion sur les effets des changements climatiques et comment le Musulman peut-il contribuer à y faire face; peut-on espérer du mimbar qu’il traite de l’ampleur que prennent la migration et le trafic humain et quelle position adopter; peut-on espérer du mimbar qu’il nous explique la position à adopter face aux ravages de la drogue, des jeux de hasard et de l’addiction aux réseaux sociaux?

Le constat est accablant: la majorité des personnes qui vont à la prière du vendredi n’y arrivent que vers la fin du Khutbah. Ecouter des prêches, très souvent incompréhensibles ou déconnectées de la réalité des gens, est devenu un calvaire pour ceux qui réfléchissent ou une coutume qu’on accepte malgré soi. Pour l’intellectuel, il n’y a pas de lutte plus difficile que d’écouter des khutbah qui vous engourdissent l’esprit. Nous n’osons pas croire que le contenu de ces khutbah fasse partie d’une stratégie pour nous détourner de la pensée critique.

Il faut savoir que le mimbar (la chaire) est symboliquement celui du Prophète Muhammad (saw) et y prendre la parole relève d’une responsabilité énorme. Il s’agit d’une position sanctifiée. Il s’agit aussi, selon les savants, d’un engagement entre l’orateur et la congrégation, d’un pacte de confiance que l’orateur abordera les sujets qui sont les plus pertinents aux Musulmans.

Le rôle du Khutbah

Les prêches du Prophète (saw) consistaient, entre autres, à rappeler aux fidèles les moyens d’améliorer leur condition morale et matérielle; à les inciter à l’adoration exclusive du Seigneur et à l’observance de la Sounna. Le Prophète (saw) dénonçait aussi le contrôle de la pensée et de l’idéologie par les Quraysh et appelait à l’engagement pour faire prévaloir le deen d’Allah (swt).

Il est reconnu au khutbah trois rôles essentiels: éduquer, informer et sensibiliser.

Il est aussi essentiel de reconnaître au khutbah son rôle spirituel, soit l’influence possible de ses rappels sur les Musulmans. Le khutbah, comme on le sait, est reconnu comme faisant partie de la prière du vendredi et mérite, ainsi, une attention respectueuse et que l’on y réfléchisse. Il est dommage que de nombreux muswallis arrivent à la mosquée vers la fin du khutbah. Il s’agit d’un manque total de respect à ce discours, mais aussi d’un manque de considération du temps qu’aurait consacré le khateeb à la préparation de celui-ci. Le constat affreux est que, lors des khutbahs, de nombreux jeunes sont scotchés aux réseaux sociaux.

Dans un autre ordre d’idées, la position selon laquelle le khutbah devait être apolitique ou loin de la politique relève d’un non-sens dans un monde où toutes les décisions relèvent de la politique. L’Islam pratiquée aux Emirats Arabes Unis par exemple, relève des Accords d’Abraham, une initiative hautement politique. La persécution des Musulmans en Inde par l’extrême-droite nous concerne, étant partie prenante de l’Ummah.

Se taire face aux injustices et aux abus est politique, car il s’agit bien d’une prise de position, celle de l’indifférence. Or, Muhammad (saw) nous exhorte à adopter le hisbah, soit inviter vers le bien et interdire le mal.

En défiant et condamnant les pratiques injustes à Makkah, Muhammad (saw), assumait un rôle non moins politique. C’est pour cela que son appel à « La ilaha illa Allah » fut reçu avec tant d’opposition.

Il faut reconnaître que de nombreux sujets relèvent de décisions prises par les décideurs politiques et ne peuvent donc être détachées de la politique. Force est de constater que ces décisions sont susceptibles d’avoir un impact sur notre vie quotidienne, en tant que Musulmans.

Finalement, le khutbah et la prière du vendredi servent de promouvoir la fraternité, la solidarité et le sens d’appartenance à la société, qualités qui renforcent le tissu social au sein de la communauté. Il s’agit d’une occasion immense de rapprocher les gens d’Allah et du deen al Islam.

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Les vrais croyants sont ceux qui croient en Allah et en Son Messager, qui par la suite ne doutent point et qui luttent avec leurs biens et leurs personnes dans le chemin d’Allah. Ceux-là sont les véridiques. Surah Al Hujurat (49) verset 15

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C’est Lui qui a envoyé Son Messager avec la guidée et l’idéologie véridique, afin qu’elle triomphe sur toute autre idéologie, quelque répulsion qu’en aient les Mushrikouns. Surah At Tawbah (9) verset 33

Ces versets nous exhortent à faire prévaloir le deen d’Allah, l’idéologie islamique sur les autres idéologies. Si nous nous en tenions, pour un instant, aux ordres que comportent ces versets, nous aurions réalisé comment la chaire du Prophète (saw) a été dévaluée. Le muswalli attend du khutbah qu’il soit un rappel, une incitation à la réflexion.

Mettant de côté le concept du hisbah et celui de l’engagement pour faire prévaloir l’idéologie islamique, certains khateeb utilisent le mimbar pour lancer des invectives, souvent à l’égard des muswallis eux-mêmes. C’est insulter l’intelligence des Musulmans que de croire que les discussions stériles et les insultes nous inciteraient à nous engager dans le hisbah, à rehausser le niveau de réflexion au sein de la communauté ou dans la lutte pour faire prévaloir le deen d’Allah.

Il est urgent que nos muswallis, les jeunes en particulier, fassent entendre leur voix en faveur d’une revalorisation du khutbah. Il est temps que nous nous approprions du mimbar en vue d’y soulever des réflexions intelligentes, stimuler la pensée critique et redonner au khutbah sa valeur.

Assumons notre responsabilité

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Allah soutient certes ceux qui soutiennent Sa (Cause) Surah Al-Hajj (22) verset 40