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Avons-nous adopté un Islam séculaire?

Louanges à Allah (swt) et Salutations au Prophète Muhammad (saw)

O vous qui croyez ! Entrez parfaitement dans l’Islam, et ne suivez point les pas de Shaitan, car il est certes pour vous un ennemi déclaré.  Surah Baqara (2) verset 208

O vous qui avez la conviction en Allah, l’Unique! Répondez à Allah et au Messager lorsqu’il (ce dernier) vous appelle à ce qui vous donne la vraie vie, et sachez qu’Allah s’interpose entre l’Homme et son cœur, et que c’est vers Lui que vous serez rassemblés.  Surah Al Anfal (8) verset 24

La récente réflexion sur l’Islam en tant qu’idéologie exige que l’on s’attarde sur un des concepts kufr qui influent sur notre deen, notamment, le sécularisme, ou la dissociation de la politique du spirituel. Cette influence se traduit par des actions anodines, mais qui ont un impact significatif sur notre compréhension et notre pratique du deen. C’est la notion du sécularisme qui  influe sur le comportement et la mentalité des Musulmans, ici et ailleurs. Une telle mentalité est contraire à nos convictions de Musulman.   

L’invitation du gouvernement sortant, par exemple, aux prêtres de s’enregistrer pour bénéficier de facilités duty-free pour l’achat de voitures tente d’assimiler nos Imams et autres Maulanas à un système de clergé. C’est une tentative délibérée de renforcer le concept du sécularisme. 

A qui la faute si les décideurs politiques les classent au même titre que les prêtres, sinon ces mêmes personnes qui se comportent comme une classe  à part et qui considèrent les autres comme des laïcs? L’auto-attribution de certains da’ees du titre d’Imam pourrait signaler leur assimilation, voire leur approbation du système de clergé. L’appât du duty-free y serait-il pour quelque chose ? 

Dans la même veine, l’Islam ne reconnait pas les appellations ‘chef religieux’ ou ‘guide spirituel’ souvent attribuées à ceux qui ont la responsabilité de diriger les prières (un autre vocable hérité du colonialisme) et délivrer des khutbah. De telles expressions nous détournent du rôle du Musulman en tant que leader d’opinion.

Sur le plan local toujours, le contrôle apparent sur le contenu des khutbah, par une autorité autoproclamée,  afin qu’il soit acceptable aux décideurs politiques, ou ne faisant aucune référence à la politique, est inacceptable. L’épisode des $6m et les rappels qui ont suivi ont laissé la porte ouverte à de telles suppositions. La position selon laquelle le khutbah devait être apolitique ou loin de la politique relève d’un non-sens dans un monde où toutes les décisions relèvent de la politique 

Idem au sein des mosquées de l’autre école de pensée, ou les Khutbah ont tendance à détacher les muswallis des réalités du quotidien. Cependant, ne soyons pas dupes, cette situation ne prévaut pas qu’à Maurice. 

Elle prévaut dans la majorité des pays Musulmans, où les khutbah ont perdu leur rôle primordial. Depuis l’adhésion des pays arabes aux infâmes Accords d’Abraham, les Emirats Arabes Unis, par exemple, ont pris l’initiative de confier la rédaction du khutbah à être lu dans toutes les mosquées par un comité séculaire. Par conséquent, le khutbah n’est devenu qu’une formalité.

L’ancrage du sécularisme dans notre deen n’affecte pas que les mimbars.       

La fragmentation de l’Ummah qui suivit l’éclatement du Khilafah, en 1924, offrait aux colonisateurs, britanniques, français et italiens, un boulevard pour infiltrer dans l’esprit des Musulmans des concepts Kufr, des concepts incompatibles avec notre deen, et cela dans le but de nous diviser, mais surtout influer sur notre mentalité. C’est ainsi que l’Ummah subissait, et subit encore, la stratégie des colons pour nous dévier de notre deen, l’idéologie unique acceptable auprès d’Allah (swt). 

Ils nous imposèrent, entre autres, leur doctrine du sécularisme, mettant en application la séparation de la religion de la politique, par extension de l’Etat. Cette imitation des kuffar, par les subalternes des colons, devenus des marionnettes, entraina la création, au sein de ces gouvernements, d’un ministère pour les Affaires religieuses, dissociant ainsi l’Islam des affaires de l’Etat. 

Obéissant à leurs maîtres, les États Musulmans adoptaient le concept chrétien du clergé. Au fil des ans, nos savants, ces prêtres d’un nouveau genre, gagnaient plus d’importance au sein de l'État, et obtenaient le statut de ministres, comme c’est le cas en Arabie Saoudite. Ces pseudo-savants se comportent plus comme les magiciens de Pharaon autrefois, pour justifier les actions des despotes et des dictateurs qui les emploient. Ce qui explique, que plus de vingt mois que dure le génocide en Palestine, ces despotes n’ont fait que se gargariser de déclarations fracassantes sans qu’ils ne prennent une quelconque action pour libérer leurs armées. 

La laïcité ou le sécularisme implique l’indifférence ou le rejet ou l’exclusion de la religion ou des considérations religieuses, ou, du point de vue politique, le détachement de la religion de l’Etat. Du point de vue idéologique, il s’agit d’exclure le Créateur des affaires mondaines et restreindre le domaine de la religion à l’individu, tout en confiant l’autorité politique à des humains ou des institutions créées par les humains.   

Par conséquent, sont apparues deux autorités, celle religieuse qui est concernée  par les évènements religieux, les festivités et autres rituels, et l’autre, temporel qui organise le système  de la société. Tout en séparant le spirituel de la politique, la laïcité ne nie pas le spirituel. 

Allah (swt) nous invite à mettre l’Islam en pratique dans son intégralité.      

Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes, car vous ordonnez le Ma’rouf (le bien), interdisez le Mounkar (le mal) et croyez en Allah.  Surah Al’i Imraan (3) verset 110

Nous pouvons déduire, de ce verset, qu’Allah a fait de l’action d’ordonner le bien et d’interdire le mal, l’élément qui fait la différence entre les croyants et les hypocrites. L’obligation d’ordonner le bien et d’interdire le mal est spécifique à notre Ummah et une condition pour son éventuel succès. Celle-ci n’exclut pas un engagement politique, toutes les décisions étant politiques. 

C’est cette  mentalité séculaire qui détermine notre comportement face aux dangers de la société et notre réaction face aux abus. Ayant accepté le détachement de la religion du domaine des décisions politiques, nous refusons que de telles questions soient débattues dans les mosquées. Cette attitude a entrainé, irrémédiablement, la dégradation du khutbah, et prive les Musulmans de l’espace décisionnelle que devaient être les mosquées. 

Vu d’un autre angle, le sécularisme nous  a  désintéressés de l’obligation de mettre en application la législation d’Allah (swt). Nous avons accepté qu’il nous suffit d’aller  à la mosquée, de lire le Qur’an, de pratiquer les actions assimilées au spirituel. Ils nous ont fait oublier que la législation d’Allah (swt) concerne tous les aspects de notre vie. 

C’est ainsi que les ennemis de l’Islam ont ajouté à leur idéologie kufr un parfum de l’Islam pour la faire accepter aux Musulmans. C’est cela le sécularisme qui impose la séparation de la religion des autres aspects de la vie.

Du point de vue fondamental des concepts islamiques, le sécularisme n’est pas compatible avec l’Islam. Il est même contradictoire à l’attestation La ilaha illa Allah, nul ne mérite d’été adoré qu’Allah et que Muhammad (saw) est le Messager d’Allah. Cette attestation exige de nous l’adoration exclusive d’Allah (swt)  et l’acceptation que notre société soit régie par l’idéologie islamique.  

Allah (swt) nous met en garde contre l’adoption d’une idéologie autre que l’Islam.

Quiconque désire une idéologie autre que l’Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l’au-delà parmi les perdants.  Surah A’li Imran(3) verset  85

Qu’Allah (swt) nous aide et nous guide.

 

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